Le Kremlin-Bicêtre vit décidément une saison noire. Le quadruple champion de France, qui a dernièrement perdu ses trois joueurs brésiliens (Fred Torres, Felipe Franco et Reis Peterson) et son entraîneur portugais Hugo Sintra (parti de lui-même selon nos informations), accumule également points de pénalité et, maintenant, défaite sur tapis vert contre Orchies. Le club du Val-de-Marne, qui n’a pas souhaité donné suite à nos sollicitations sur sa situation, semble clairement s’enfoncer dans la crise, loin de ses objectifs de cinquième titre de champion de France fixés en début de saison, laissant de nombreux doutes et interrogations en suspens sur sa bonne santé. Si la période du mercato annonce assez logiquement de nombreux départs et arrivées dans tout club, le contexte actuel que connaît l’un des plus grands clubs de futsal français est très inquiétant, qui plus est, en à peine quelques jours. Et ce n’est sans doute pas fini car le club va devoir se battre pour sauver ce qui peut l’être. À commencer par son maintien dans l’élite.

À la mi- saison, le Kremlin-Bicêtre – dont le dernier titre de champion de France de futsal remonte à 2018 – pointait à la 9ème place au classement. Avec une pénalité de dix points avant le début de saison suite à des irrégularités administratives commises la saison dernière, portée ensuite à douze unités par la Fédération pour non présence d’un entraîneur diplômé sur le banc en D1, le club val-de marnais vit une période critique et voit ses joueurs étrangers s’en aller un par un. Par ailleurs, les changements au poste de président de club (trois présidents ces six derniers mois) ont progressivement ajouté de l’instabilité au lieu de la sérénité au sein du club.

Présenté comme le symbole du renouveau, Alexandre Ribeiro est un ancien dirigeant au Sporting de Paris qui a ensuite été intrônisé président du KB de juin à novembre. Venu au club en remplacement du dirigeant historique et fondateur Kamel Boufraine. Ce dernier ayant écopé d’une lourde suspension (en tant que responsable du club) de toute fonction officielle par la Fédération pour deux affaires administratives distinctes. L’ex-président, n’a pas souhaité faire appel car il avait déjà pris la décision de partir à des fins politiques. Ribeiro avait prévu d’investir une somme conséquente pour payer les joueurs. Cependant, il est reparti avec fracas durant l’automne dans des circonstances floues et avec l’argent promis car contesté en interne pour ses méthodes de management). C’est Laurence Delafosse qui a été rappelée à la rescousse pour, courant novembre, devenir la présidente du KB pour essayer de rétablir la situation. Mais le mal est fait car des remous sont apparus au sein de l’effectif et du staff technique, inquiets de ne pas être payés.

Et pourtant, en dépit de la pénalité de dix points infligée par la Fédération suite à une évocation du club rival du Sporting Paris, tout avait bien commencé l’été dernier. Un nouveau logo, un nouveau mailllot, un nouveau président ambitieux avec dans ses bagages des joueurs de prestige… Tout portait à croire que malgré sa déconvenue en demi-finale des play-offs de D1 contre ACCS Futsal l’an passé, le club du Kremlin-Bicêtre allait renaitre de ces cendres. Le tournant : un communiqué officiel le 7 juillet 2019 ou le club informe que suite à une évocation du Sporting Club de Paris (le rival historique du club) le KB se voit infligé une pénalité de 10 points pour la saison suivante.

Avec la suppression des play-offs par la Fédération Française de Football pour la saison 2019-2020, le club savait que cet exercice serait une sorte de passage tumultueux où il faudra éviter en premier lieu la relégation. En dépit d’une suspension de matches à huis-clos à domicile, le Championnat débutait pourtant bien avec quatre succès consécutifs qui ramènent rapidement le club dans le positif au classement. Seulement voilà, le club écope ensuite d’une nouvelle pénalité de deux points en novembre et cumule trois défaites en dix journées. À cela s’ajoute un nouveau malus de trois points en décembre, soit cinq unités au total, au motif de non présence d’un entraîneur diplômé (titulaire du Certificat Futsal Performance) sur le banc kremlinois (un point de pénalité par match concerné).

Et comme si cela ne suffisait pas, les problèmes ne venant jamais seuls en plus des volets financier et sportif, le club vient de perdre les trois points de sa victoire en D1 à Roubaix face à Orchies en novembre (2-0) assorti…d’un point de pénalité, la Commission fédérale d’appel estimant en effet que le KB n’a pas respecté les délais impartis de trouver une salle de repli située à plus de cinquante kilomètres de son siège social pour accueillir la rencontre – la formation kremlinoise ayant été frappée d’une suspension de sa salle Ducasse. De ce fait, le Kremlin-Bicêtre est relégable au classement, occupant la onzième place avec seulement deux points. La fin de saison s’annonce longue pour ce club emblématique du futsal français qui devra vite, sous la houlette de Samba Camara promu nouvel entraîneur par intérim, redresser la barre à tous les niveaux pour ne pas couler. Il serait dommage que le futsal français perde le second club le plus titré sur la scène nationale (quatre titre de champion et trois Coupes).

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