Crédit photo : FFSU

Si le futsal hexagonal masculin est désormais bien loti et dispose de bonnes bases – il faut toutefois encore structurer et pérenniser les Championnats nationaux D1 et D2, Coupe Nationale, sélections nationales A, U21 et U19, sélections interligues U18 et U15 – la situation est beaucoup plus compliquée chez les 1.091 futsaleuses licenciées et la centaine de clubs répertoriés au sein de la Fédération Française de Football qui, du moins jusqu’à la fin de l’année 2019, ne leur proposait pas de compétition nationale féminine. Au niveau régional, les Ligues les plus avancées en termes d’organisation de véritables Championnats de futsal féminin sont l’Île-de-France (22 équipes) et les Hauts-de-France (14 équipes). D’autres régions comme le Grand Est, l’Occitanie ou encore les Pays de la Loire notamment, proposent également des compétitions de référence. Mais depuis le 9 février dernier, la LNFF Cup 2020 a vu le jour à Nantes, via un premier plateau national inaugural rassemblant trois équipes (Nantes, Rennes et Évry).

Cette nouvelle compétition, la Ligue Nationale de Futsal Féminin (LNFF), lancée en tant que structure indépendante à l’initiative des clubs spécifiques futsal, est une première en France et rassemble douze équipes. Elle devrait se terminer en mai avec une phase finale à quatre équipes. Cette création constitue un premier pas très important qui devrait permettre, à court, moyen et long termes, de booster la pratique féminine à tous les étages (clubs, licenciées, arbitres…). Il faut dire que le futsal féminin constitue l’un des enjeux majeurs du plan fédéral de développement de la discipline, initié à l’origine par le président de la FFF Noël Le Graët et supervisé par Philippe Lafrique, membre du Comex fédéral spécialement en charge du futsal en France. D’ailleurs, un groupe de travail fédéral avait préparé pendant près de deux ans un cahier des charges sur le projet de Challenge national de futsal féminin. Avant d’être interrompu puis repris en parallèle par les clubs, Toulon et Béthune en tête, dont la volonté et la détermination communes de leurs dirigeants ont permis de concrétiser enfin le projet parallèle, avec le soutien de la Fédération qui espère, à terme, atteindre la barre des 5.000 licenciées.

En attendant, les jeunes filles doivent se contenter de pratiquer le futsal de manière plus encadrée vers les structures universitaires et scolaires. Le Championnat national universitaire féminin, géré par la Fédération française de sports universitaires (FFSU), existe depuis 2003 et la première édition, disputée à Troyes (Aube). Chaque saison, environ 70 équipes participent aux phases qualificatives, et 12 aux phases finales nationales. « Nous avons 1.300 licenciés en futsal, dont 150 féminines mais il y a de plus en plus de pratiquantes », détaillait en 2017 François Capel, directeur national adjoint en charge notamment du futsal à la FFSU. Il est persuadé que le futsal va bénéficier de la politique de la FFF et de l’engouement populaire envers les pratiques féminines. En attendant, certaines équipes françaises se distinguent comme l’Université de Rouen dont les étudiantes, entraînées par Michel Hamel (qui est aussi le sélectionneur de l’équipe de France féminine universitaires) ont été championnes d’Europe universitaires (2013 et 2015). Quant aux filles de la sélection nationale universitaire, créée en 2010, elles avaient pris la quatrième places aux derniers Mondiaux de futsal universitaires 2018 à Almaty (Kazakhstan), alors que les garçons y avaient terminé dixièmes.

Au niveau scolaire en revanche, le futsal féminin constitue un important vivier, avec des chiffres plus éloquents. L’UNSS (Union Nationale du Sport Scolaire) recense actuellement plus de 180.000 licenciés futsal dont près de 30.000 féminines, soit la deuxième discipline derrière le handball en termes de pratiquants. De plus en plus de sections sportives futsal se lancent dans les collèges et les lycées, certains établissements commeçant même à être agréés par la Fédération Française de Football. Par ailleurs, les prochains Mondiaux scolaires de futsal (filles et garçons), organisés à Lyon du 1er au 8 juin prochains, seront justement l’occasion de faire découvrir la discipline au grand public. Car sur le plan international, les lycéennes françaises ont obtenu d’excellentes performances : les Villeurbannaises sacrées championnes du monde scolaires en 2012 à Antalya (Turquie), les Briochines vices-championnes du monde en 2016 à Porec (Croatie) et les Pontivyennes troisièmes en 2018 à Rishon le Zion (Israël). Qu’en sera–il aux Mondiaux 2020 à Lyon ? Réponse le 8 juin.

Reste qu’au plus haut niveau international, la France n’est pas encore présente. Créé en 2017 puis lancé en 2018 par l’UEFA, la phase qualificative au premier Euro de futsal féminin (dont la phase finale à quatre équipes a eu lieu au Portugal en février 2019) s’est en effet déroulée sans la sélection tricolore, pas encore constituée par la Fédération au vu l’absence de véritable compétition à ce moment-là. Pour les mêmes raisons, la France ne sera pas non plus présente aux qualifications cette année pour le prochain Euro de futsal féminin 2021, le tirage au sort ayant eu lieu le mois dernier. Pourtant, il existe bel et bien – hors Universitaires – une équipe de France féminine de futsal. Or, cette dernière n’est pas reconnue par la FFF (qui, elle, dispose de l’agrément ministériel) car elle est affiliée à l’AMF, fédération internationale concurrente de la FIFA. Les perspectives de la FIFA semblent cependant plus intéressantes, avec le projet de création d’un Mondial féminin et l’organisation du tournoi de futsal féminin aux Jeux Olympiques de la Jeunesse 2022 à Dakar (Sénégal), après celui organisé avec succès en 2018 aux Jeux de Buenos Aires (Argentine). Et qui sait si entre-temps, une sélection française de futsal féminin version FFF pourrait être constituée pour participer aux qualifications à l’Euro 2023 de futsal féminin ?

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