L’annonce surprise fin juillet dernier par la Fédération de la suppression de la phase des play-offs du Championnat de D1 Futsal 2018-2019 avait semé la zizanie chez les clubs qui, par la suite lancèrent une procédure juridique pour finalement obtenir gain de cause ce mardi soir. Rappel des faits sur ce feuilleton qui aura animé l’intersaison. 

Tout avait commencé le 30 juillet dernier, lorsque le Comex (Comité exécutif) de la Fédération Française de Football (FFF) annonça aux clubs de D1 par mail notifié que, lors sa réunion le 19 juillet dernier, il avait, à la surprise générale, validé la suppression pure et simple des play-offs du Championnat de France de D1 Futsal… Et ce, alors que le calendrier initial des compétitions nationales et internationales, sorti officiellement fin juin, avait pourtant planifié la phase finale (demi-finales et finales). Ce qui voulait dire que le futur champion de France 2018-2019 serait déclaré à l’issue de la saison régulière au soir du 4 mai, date de la 22ème et dernière journée journée. Rappelons au passage qu’un précédent avait déjà eu lieu lors de la saison 2013-2014 : le Sporting de Paris avait été sacré champion de D1 avec un point d’avance sur Cannes, à l’issue d’une 26ème et dernière journée programmée le samedi…31 mai (2014).

Pour quelles raisons ? Il s’agissait en réalité d’une demande du Bureau exécutif de la Ligue de Football Amateur, cette dernière étant présidée par Marc Debarbat (ex-président de la Ligue du Centre-Val-de-Loire de Football), dont la Fédération avait ensuite intercédé en sa faveur en modifiant certains points du règlement du Championnat de D1, dont ladite suppression avec effet immédiat de la phase finale. Sur le fond, si rien n’a été mentionné dans le courrier fédéral, on ne peut s’empêcher de penser aux regrettables incidents dans les tribunes qui ont émaillé la finale du Championnat de France KB-Toulon le 9 juin dernier à Dunkerque, ceci ayant peut-être pu influer sur la décision du Comex. Mais, d’un autre côté, cette décision semblait précipitée car elle n’avait fait l’objet ni d’une consultation avec les clubs, ni d’une présentation sous forme de texte voté en Assemblée générale de la FFF. Or, cette dernière eut lieu à Strasbourg le 2 juin, soit une semaine…avant la finale houleuse du Championnat à Dunkerque.

Inutile de dire que le sujet fit immédiatement couler beaucoup d’encre parmi les clubs. Ces derniers, le champion national Kremlin-Bicêtre en tête, déplorèrent via les réseaux sociaux cette décision et, surtout, le fait qu’elle fut prise sans discussion au préalable avec l’ensemble des acteurs qui font le futsal en France. D’ailleurs, l’affaire n’en restait pas là puisque les clubs étudièrent un recours juridique pour faire annuler la suppression des play-offs. Avec la possibilité de faire appel devant le CNOSF (Comité National Olympique et Sportif Français), puis,le cas échéant, porter l’affaire devant le Conseil d’État, la plus haute juridiction du pays. Ce qui aurait été une première pour le futsal, même s’il s’en serait bien passé, vu le contexte jusque-là sans histoire et plutôt au beau fixe durant ce bel été (second titre mondial en football pour les Bleus, mercato animé et très prometteur côté futsal…). Et il n’allait pas sans dire que cela aurait été, si la décision fédérale était entérinée, un terrible coup porté à la discipline, à la compétition d’élite et à ses licenciés mais également au nouveau plan de développement du futsal prôné par le Comex.

Une semaine après l’annonce par la Fédération Française de Football de la suppression de la phase finale pour la fin de la saison 2018-2019, les clubs de l’élite du hexagonal se sont concertés et, relançant l’activité de l’Association Nationale des Clubs de Futsal (ANCF) pour se faire représenter, firent part, via un communiqué, de leur volonté d’intenter tous les recours légaux pour contester cette « décision unilatérale sans aucune consultation ».
Rappelons que, dans ce nouveau feuilleton estival, c’est la Commission Supérieure d’Appel de la FFF qui est d’abord saisie en premier lieu. En cas de confirmation de la décision, les clubs se tourneront vers le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF). Puis, si besoin est, ce sera, en dernier recours, au tour du Conseil d’Etat.

Le 11 septembre dernier, soit quatre jours avant le début du Championnat, les clubs de D1 Futsal, représentés par l’ANCF, étaient présents dernier au siège du CNOSF pour défendre leur position sur la suppression des play-offs, prononcée par le Comex de la FFF. L’instance olympique française fit part de sa réponse une semaine plus tard : elle donna raison aux clubs tout en fustigeant la décision fédérale, sur laquelle elle l’incita à revenir dessus pour rétablir les play-offs dans le calendrier général des compétitions futsal de cette saison. Et ce, sous peine de prendre le risque de perdre gros devant le Conseil d’Etat. Une proposition de conciliation du CNOSF qui allait dans le sens des clubs, tout en invitant les différentes parties au dialogue. La balle étant en dernier lieu dans le camp de la Fédération, cette dernière n’ayant pas répondu officiellement dans les délais impartis ce mardi soir, la proposition de conciliation du CNOSF sera validée, donnant gain de cause à l’ANCF. Reste maintenant à savoir quand et comment se dérouleront les consultations entre les différentes parties.

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