Crédit photo : Bertrand Guigou

Non, le Lion ACCS n’est pas mort ce samedi soir ! Plus que jamais, après être passé par tous les états, il reste même en vie dans cette saison de Ligue des Champions après cette qualification rocambolesque (1-1, 2-2 après prolongations, 8-7 aux penalties) et s’offre une nouvelle occasion de rugir à qui veut l’entendre, en France comme sur la scène européenne. Pourtant, face à Pesaro, le représentant du futsal français aura été longtemps en difficulté et a puisé dans ses ressources mentales pour se sortir de bien des situations défavorables, qui auraient pu lui coûter la qualification dans ce duel à rebondissements – le seul en ce week-end de Ligue des Champions à se terminer aux tirs aux buts via les prolongations – certainement le plus attendu et le plus suivi de ces seizièmes de finale. Si le début de match – après la minute de silence en hommage à Michel Muffat-Joly qui nous a quittés le mois dernier – laissait à penser que les partenaires de Ricardinho était présent dans les duels, loin du manque de rythme que l’on craignait, ils péchaient en revanche dans le dernier geste, des choix pas toujours inspirés. Les Italiens, eux, bien que rapidement privés de Pablo Taborda (sorti sur blessure à la 4è minute), furent dangereux à deux reprises lorsque Salas (6è) puis Honorio (9è) trouvèrent les montants du but gardé par l’excellent Miodrag Aksentijevic, puis firent trembler les filets par Cristian Borruto en deux temps (0-1, 20è). Et ce, juste avant d’atteindre la pause sur un score en défaveur d’ACCS. Ah, le réalisme offensif à l’italienne !

Et, comme si cela ne suffisait pas, les coéquipiers d’Abdessamad Mohammed apprenaient avec stupéfaction qu’ils furent contraints d’entamer la seconde période en infériorité numérique, leur coéquipier portugais Bruno Coelho ayant été expulsé, après l’intervention du délégué UEFA du match, par les arbitres bulgares – tout comme Cristian Borruto, le buteur argentin de Pesaro – pour une bagarre présumée dans le couloir menant aux vestiaires et ce, dans des circonstances restant à éclaircir. Contrariés par ce nouveau coup du sort, acculés dans leur moitié de terrain durant les eux premières minutes, les « Accsistes » ne se désunirent pas pour autant et, pour rendre hommage à leur coéquipier expulsé, résistèrent d’abord avant de tenter d’inverser le cours du match. Ils pourront d’ailleurs remercier leur portier serbe, auteur d’un double arrêt décisif sur les tirs de Salas puis Marcelinho (21è), avant de revenir à égalité numérique. Puis, le capitaine Abdessamad Mohammed ratait une première balle d’égalisation, envoyant son penalty sur la barre (24è). Mais ce ne fut que partie remise car le même capitaine parvenait enfin à égaliser suite au power-play offensif, sur une passe du déroutant Nelson Lutin (1-1, 37è), permettant à ACCS d’arracher les prolongations. Et ce, même si Ricardinho aurait pu qualifier les siens plus tôt si son tir n’avait pas heurté le poteau (40è).

Si la première mi-temps des prolongations fut peu animée mais toujours haletante avec un tir sur la barre de Julio Oliveira pour Pesaro (45è), la seconde était en revanche très émouvante des deux côtés ! Abdessamad Mohammed pensait d’abord avoir fait le plus dur en réalisant le doublé sur un service de Carlos Ortiz (2-1, 47è), permettant à ACCS de mener au score pour la première fois dans la rencontre. Mais c’était sans compter sur la réaction immédiate de Pesaro, qui répondait en moins d’une minute par l’égalisation de Marcelinho (2-2, 48è) suite au power-play italien. La fin des prolongations fut d’ailleurs épique, mémorable, les coaches des deux équipes (Jesus Velasco et Fulvio Colini) tentant la gagne en instaurant à tour de rôle le power-play à chaque possession de balle. Mais, malgré un nouveau tir de Ricardinho sur le poteau (49è), ce fut la fatidique séance des tirs aux buts (la plus longue de l’histoire du futsal UEFA) qui allait finalement décider du sort des deux équipes sous pression. Ce qui prolongea davantage un suspense qui, déjà insoutenable, allait atteindre son paroxysme. Après une série de huit tirs réussis (4-4), Aksentijevic stoppa le penalty de Marcelinho mais Ortiz ratait ensuite la première balle de match. Tout était à refaire. Puis, à 7-7, après un tir hors cadre de Honorio, Landry Ngala réussissait le sien (8-7), envoyant ACCS en huitièmes de finale, après près de 150 minutes d’un match où l’on sera passé par toutes les émotions. Dans ce match si tendu de bout en bout, on a vu naître dans la difficulté un groupe de joueurs soudés, bien décidés à poursuivre sa route. Rendez-vous jeudi à 14 heures pour le tirage au sort !

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