A moins d’un mois de la reprise des Championnats, le Montpellier Méditerranée Futsal, qui sera dans le groupe B de D2, prépare sa reprise. L’un des clubs phares d’Occitanie, étonnant et détonnant durant la saison 2016-2017, aura au final pâti des sanctions infligées par la FFF, synonymes de relégation à l’étage inférieur. Sous le chaud soleil montpelliérain, l’équipe de France-Futsal est partie à la rencontre de l’emblématique président du MMF, Hamza Aarab, qui, avec transparence et sincérité, s’est longuement confié sur les ambitions et le développement de son club. 

France-Futsal.com : Bonjour Président, depuis la fin de la saison passée et la relégation en D2, le MMF a été relativement discret sur les réseaux sociaux concernant sa situation sportive. Que s’est-il passé ? Pouvez-vous nous en dire plus ?

Hamza Aarab : « Il est vrai que nous avons été assez discrets, notamment sur l’affaire des CIT (NDLR : Certificat International de Transfert) que nous subissons depuis maintenant deux ans. Nous avons préféré ne pas en dire plus pour ne pas relancer de polémiques stériles pour lesquelles nous n’avons pas d’énergie à consacrer, même si nous pensons n’avoir jamais été fautifs. Mais en temps voulu, nous reviendrons sur ce sujet. En l’état, nous persistons à nous considérer comme un club de D1, et non pas comme un club de D2. »

FF : Quel bilan faites-vous de votre saison en D1 ? Si c’était à refaire, qu’auriez-vous changé ?

HA : « Le bilan est positif. Dans la mesure où nous avions un groupe très jeune, avec un coach au top, nous avons pu faire de belles choses. Sur un tout autre plan,  nous aurions pu appréhender autrement la gestion des transferts de nos deux internationaux marocains, avec des difficultés rencontrés d’attribution de visas par les services préfectoraux. Concernant la saison sportive de l’équipe première, de nombreux points auraient pu être améliorés notamment en termes de gestion et préparation mentale des joueurs, avec notamment des exclusions qui auraient pu être évitées sur certains matches, sans compter les joueurs suspendus et blessés qui ont fortement impacté le bon déroulement de notre saison. Sans tout cela, notre bilan aurait pu être tout autre avec le maintien assuré ».

FF : Pour la saison à venir, avec deux départs pour deux arrivées, êtes-vous satisfait du mercato du club et pourriez-vous nous présenter vos nouvelles recrues ?

HA: « Nous venons de recruter deux internationaux marocains : Bakkali et El Mesrar, tous deux en provenance du Dynamo Kénitra, sacrés champions du Maroc en 2017 et d’Afrique en 2016 notamment. Deux autres recrues, voire une cinquième, seront prochainement annoncées ».

FF : En dépit des deux dernières saisons turbulentes, l’entraîneur Moya est resté au poste ? A-t-il songé à partir ?

HA : « Il n’a jamais été question pour lui de quitter Montpellier « .

FF : Pensez-vous que le MMF est le principal favori à la montée cette saison ? Quels sont vos principaux atouts ?

HA : Plusieurs équipes peuvent prétendre aujourd’hui à la montée et nous ne sommes pas forcément favoris.  Je pense à Kingersheim, à Martel Caluire – promu et qui a une très belle équipe -, Bruguières également (NDLR : devenu le Toulouse Métropole FC à compter de cette saison). Il est vrai que nous avons l’ambition de récupérer notre place en D1, car le fait d’évoluer en D2 nous semble injuste – nous n’y reviendrons pas – et nous nous appuierons sur un très bon groupe.

FF: Concernant l’organisation générale du MMF, quelles seront les nouveautés pour la saison à venir ?

HA: « Il faut tout d’abord rendre hommage à toute l’équipe qui travaille depuis pas mal d’années maintenant, et je pense qu’au MMF nous avons les meilleurs dans chaque domaine, sans vouloir paraître prétentieux. Il y a une très bonne dynamique et tout le monde va dans le même sens. Notre équipe va bientôt être complétée pour apporter un nouveau souffle. Une restructuration de l’académie de jeunes et des féminines va également être lancée. Nous poursuivront également le lancement d’une double formation futsal/foot à 11 pour nos jeunes, aux côtés de Manuel Moya et Ghoubir Mohamed, accompagnés de trois entraîneurs diplômés. Le tout étant de permettre à nos jeunes de jouer en championnat foot à 11, faute de championnat futsal. Nous préparons tous ces jeunes au futsal mais avec la spécificité qu’ils joueront au football jusqu’à l’âge de 13 ans. Nous n’oublions pas la possibilité que nous voulons donner à nos jeunes de pouvoir jouer dans de grands clubs de football à 11. D’ailleurs, nous annoncerons prochainement la signature de l’un de nos jeunes de l’académie vers un grand club européen ».

FF: Les relations avec vos partenaires privés et publics sont t-elles au beau fixe malgré la relégation ?

HA:  « Elles n’ont jamais été aussi bonnes qu’aujourd’hui. Il nous a fallu du temps pour faire connaitre le futsal comme un sport d’élite à Montpellier. Ce travail de longue haleine du club a enfin réussit à imposer le MMF comme club d’élite ».

FF: Etant donné que vous n’êtes pas seuls dans la région, quels sont vos rapports avec vos voisins, et notamment Beaucaire, promu cette année en D1 ? Existe-t-il une rivalité sportive ? Avez-vous des conseils à donner pour qu’un club accédant fasse une bonne saison en D1 ?

HA: « Je tiens à saluer tout le travail et les sacrifices de Yohann Soum et de son équipe que je suis depuis plusieurs années pour amener Beaucaire au plus haut niveau. Il y a, il est vrai, beaucoup de rivalités dans ce que l’on nomme des derbys, et peut-être aussi l’impression de vouloir écraser pour mieux régner. Il faut bien entendu penser le voisinage autrement. Nous sommes aujourd’hui dans une phase où nous devons défendre et développer ensemble la discipline avant tout. Nous verrons les rivalités que vous évoquez plus tard. Nous sommes à présent dans une phase d’entraide mutuelle et de conseil. Beaucaire peut compter sur l’aide fraternelle de son voisin de Montpellier, tout comme le MMF pourra compter sur le BF. De manière générale, le seul conseil que je donnerai à tous les clubs d’un même département ou d’une même ville, serait de collaborer tels que nous le faisons actuellement entre les deux équipes, et aussi que chaque club puisse aider un autre de niveau inférieur à se structurer, à se développer. Car c’est cela qui rendra la discipline plus forte et notamment les formations de D1. »

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