Le directeur sportif Mehdi Lafifi (à g.) et le président du club Kamel Djama (à dr.). Crédit photos : Paris ACASA

 

FF : Mehdi, pouvez-vous vous présenter et détailler votre parcours avant d’arriver dans le futsal ?

ML : « J’ai 42 ans, je suis père d’une fille handballeuse et d’un fils U8 licencié à l’Olympique de Pantin et au Paris ACASA. Joueur de football au plus haut échelon régional au CM Aubervilliers de U15 à Senior (Réserve de National). J’ai, également, entraîné à l’AC Bobigny, des débutants aux U17 durant 8 ans en passant mes diplômes. Après des études de philosophie et de sciences politiques à La Sorbonne, j’ai créé une société de production culturelle et de communication événementielle avec de nombreux projets en Afrique et au Maghreb. Depuis 10 ans manager de Boxe Professionnelle, j’ai eu le privilège de travailler avec les meilleurs clubs et les meilleurs boxeurs français. Depuis 5 ans, j’étais en charges des opérations chez Asloum Event, la structure de promotion sportive du champion olympique et champion du monde Brahim Asloum, avec notamment l’organisation de grandes soirées Boxe sur RMC Sports. Une expérience très riche autant sur le plan humain que professionnel. Parallèlement à ce parcours, je fais de mon mieux pour m’engager politiquement en tant que militant associatif.

 

FF : Vous êtes venu du monde de la boxe, où vous avez notamment managé des stars françaises. De quelle manière le lien s’est établi avec le futsal et Paris ACASA ?

ML : C’est un retour au bercail, aux premiers amours. Joueur puis entraîneur de football, je n’avais jamais abandonné l’idée de m’y épanouir professionnellement. Dans un parcours de vie, le destin vous offre parfois des virages passionnants. La rencontre avec Kamel Djama, le président de Paris ACASA et l’ensemble des dirigeants et éducateurs du club, fut tellement spontanée et naturelle que l’on a de suite parlé le même langage. Celui de l’engagement, de l’abnégation et de l’altruisme. Initialement, un grand club francilien m’avait sollicité pour proposer un projet de partenariat de haut niveau au Paris ACASA. L’idée était de donner au club les moyens de son ambition. Cette initiative est toujours à l’étude et pour cause : Le futsal étant en plein essor; il pourrait être olympique prochainement, les diffuseurs et annonceurs s’y intéressent de plus en plus et surtout, les pratiquants comme les supporters sont de plus en plus nombreux. Son développement est inexorable !

 

FF : Quelles compétences et valeurs ajoutées comptez-vous apporter au Paris ACASA ?

ML : « Le Moi est haïssable », disait Blaise Pascal. Il est préférable de mettre en lumière le travail commun avec le staff et la direction. Être à l’écoute de l’effectif, des partenaires et des institutions me paraît un requis indispensable. Le management suivra. J’espère que les joueurs, le staff et la direction pourront, bientôt, répondre à cette question.

 

FF : Quelles seront vos principales missions au sein du club ?

ML : Travailler de concert avec le directeur technique, Marcelo Serpa, afin d’optimiser les performances du groupe. En somme, réunir les meilleurs éléments pour nourrir et assumer un Projet Club audacieux. Consolider les relations avec la Fédération, Ligue (Paris-Île-de-France) et District (de Paris), avec les autres clubs de l’Élite. Par exemple, cette année, un effort particulier sera engagé sur les féminines et les Espoirs, ce qui représente un challenge très intéressant. La gestion des partenariats institutionnels et privés, la communication, l’international… Bref, des prérogatives polyvalentes et transversales, soit un fonctionnement managérial que j’affectionne particulièrement. Par ailleurs, citoyen du 19éme arrondissement de Paris, j’ai également connu le club à travers son école de football. La compétence de ses éducateurs et le talent de ses jeunes joueurs en font une référence en Ile de France. Voici un club qui rayonne sur plusieurs quartiers du nord parisien. Fondé et encouragé par Marianne Monnet (fille de Jean, père-fondateur de l’Union Européenne), c’est un espace d’échange et d’expression providentiel pour de nombreux enfants, adolescents et jeunes des cités où il active. C’est un acteur socio-éducatif majeur et sa vocation sociale est reconnue et consacrée.

 

FF : Paris ACASA occupe une place à part dans le paysage du futsal français, vos premières impressions ?

ML : Exactement ! De prime abord, les « Historiques » vous sensibilisent au parcours à la fois fascinant et tumultueux du Paris ACASA ! Son identité, forgée sur les routes des tournois internationaux, ses montées successives, du plus bas échelon de district à la D1, son territoire populaire, riche d’une jeunesse tellement talentueuse et toutes les difficultés et obstacles auxquels il a dû faire face…Vous sentez de suite le poids des responsabilités et la nécessité de respecter et faire respecter cet ADN Paris ACASA ! Le principe fondamental qui guide, en leitmotiv, le pilotage de Kamel Djama, président et Djamel Tiourtite, vice-président : ne jamais se départir des valeurs du club ; humilité, résilience et détermination. Je les partage totalement ! Quand je vois la jeune garde de l’équipe de D1 stimulée et accompagnée par les tauliers de l’équipe, il y a, à l’évidence, un héritage précieux à transmettre et à partager ! Enfin, pour la petite histoire, je retrouve, par un heureux hasard, Djamel Tiourtite, après 20 ans… Nous étions coéquipiers au club de football du CM Aubervilliers à la fin des années 90.

 

FF : Que retenez-vous de la saison du Paris ACASA, troisième du Championnat ?

ML : Le recrutement de Marcelo Serpa a été évidemment déterminant. Djamel Tiourtite et Kamel Djama ont vraiment été inspirés de lui proposer ce challenge. Il s’est vite attaché au club et à ses valeurs. Le groupe a répondu présent et les résultats ont suivi. Finir 3ème, devant des cadors du championnat et juste derrière les considérables budgets, Mouvaux-Lille et Accs, c’est une performance très estimable ! L’expression galvaudée « le groupe vit bien » s’applique vraiment au sein de la Team, tellement l’ambiance est à la fois studieuse et décontractée… Vraiment, félicitations aux joueurs et au staff technique (autour de Marcelo Serpa, Manuel Nunes, entraineur des gardiens de but, Mohamed Bensid et Noam Elouali, entraineurs-assistants)

 

FF : Quelles seront les objectifs à atteindre la saison prochaine et comment voyez-vous l’avenir du futsal français ?

ML : Faire aussi bien à minima ! Le flou règne à propos des play-offs mais quand on a goûté au podium, on s’autorise des objectifs plus grands. La Coupe, par exemple, est un format et une compétition qui correspond au caractère du Paris ACASA et on a hâte de la retrouver. Nous allons donc continuer, étape par étape, à nous renforcer avec une cellule médicale de qualité, une préparation physique d’avant-saison optimale, ainsi que d’autres ingrédients favorisant la performance. En ce qui concerne l’avenir du Futsal ? J’oscille entre enthousiasme et impatience ! Beaucoup d’ingrédients essentiels devront être réunis afin que la discipline décolle : un diffuseur perspicace et visionnaire, des partenaires à l’écoute… Nous sommes envieux de nos voisins. Ils ont des longueurs d’avance et il va falloir, entre autres, par la formation, la structuration des clubs, des équipements de qualité, combler ces carences. Et la Fédération a un rôle moteur primordial. »

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