Dans une ambiance extraordinaire, c’est une équipe de France à deux visages qui affrontait l’Argentine à Rosario, dans la nuit de samedi à dimanche. Transparents en première période, les Bleus de Pierre Jacky ont ensuite été transformés en effectuant une seconde mi-temps tonitruante avec une belle remontée au score, réussissant l’exploit d’accrocher les Argentins jusqu’à la fin des prolongations. Pour l’anecdote, un trophée local étant en jeu, les locaux se sont imposés aux tirs au but.
Crédit photo : Seleccion Argentina / Pasion Futsal
Certes, la victoire finale sera pour l’équipe nationale argentine lors de la séance des tirs au but (3-1). Mais pour l’équipe de France de futsal, qui s’était incliné deux jours plus tôt à San Juan dans la première manche (4-1), l’essentiel est évidemment ailleurs, avec cette capacité de bien réagir. Et l’exploit d’avoir remonté trois buts d’écart face aux champions du monde, pour finalement arracher le nul à la fin du temps réglementaire puis après prolongations (4-4). Dans l’ambiance de feu de la salle couverte Claudio Newell de Rosario (fief du célèbre club omnisports de Newell’s Old Boys), considérée comme le « Temple du futsal argentin », les joueurs de Pierre Jacky seront en effet revenus de très loin face à une équipe argentine dirigée par Matías Lucuix, qui montra une nouvelle fois l’étalage de sa supériorité dans tous les domaines.
D’ailleurs, il ne fallait pas arriver en retard au coup d’envoi ! Dès l’entame et sous les coups de tambours des supporters locaux, Sebastián Corso allumait la mèche en premier, ouvrant le score d’une frappe en pleine lucarne (1-0, 1ère). Mais la France égalisait sur l’action suivante par Samir Alla, bien servi par Souheil Mouhoudine (1-1, 2è). Pour autant, en une minute, les Bleus retombèrent dans leurs travers sur le plan défensif, à l’image du gardien Djamel Haroun qui, ayant effectué peu d’arrêts décisifs, resta sans réaction sur le tir victorieux de Lucas Bolo Alemany (3-1, 7è), puis fut battu dans la foulée par Andrés Santos (4-1, 8è). Après ce trou noir, les Français stoppèrent provisoirement l’hémorragie mais atteignirent les cinq fautes cumulatives. Et la sixième, fatidique, entraîna un jet-franc pour l’Albiceleste à quarante secondes de la pause. Rentré dans le but pour l’occasion, le troisième portier français Marouf Kerroumi stoppa avec brio la tentative du capitaine argentin Santiago Basile mais ne put rien sur la reprise victorieuse de Lucas Trípodi, plus rapide que la défense tricolore (4-1, 20è).
La seconde période vit les Bleus rentrés sur le terrain avec de bien meilleures intentions. Pour le coup, Joévin Durot, le second gardien tricolore, prit place dans le but en remplacement du capitaine Djamel Haroun et, comme tous ses coéquipiers, effectua une grosse seconde période. En face, les joueurs argentins avaient beau multiplier les occasions, ils butèrent sur un gardien français en état de grâce qui maintenait à flot les espoirs des siens. Les Bleus, revigorés, pouvaient alors croire à une remontada. Et ce, d’autant plus que le capitaine argentin, Damián Stazzone, fut exclu pour deux avertissements, ce qui fut le tournant du match. Désormais en supériorité numérique, les Français firent changer la physionomie du match et parvinrent à réduire le score grâce à Landry Ngala (4-2, 32è). De nouveau à égalité numérique, les Argentins ne purent ni enrayer la bonne dynamique française, ni empêcher Landry Ngala de gagner son duel avec le gardien (4-3, 34è). L’Argentine paya cher sa mauvaise gestion de la fin de match lorsque les Bleus se mirent en power-play offensif avec Abdessamad en gardien-volant. Sur la dernière possession bleue, Souheil Mouhoudine, déjà passeur sur les trois premiers buts des siens, se mua en buteur providentiel en arrachant l’égalisation d’un tir rageur à…deux secondes de la fin du temps réglementaire (4-4, 40è) !
Après un période de confusion d’après-match pour laquelle le camp français semblait à priori ignorer qu’un trophée local était en jeu dans ce match, la partie reprit avec les prolongations de deux fois cinq minutes. L’Argentine tenta le tout pour le tout de faire la décision en se mettant à son tour en power-play c Lucas Tripodi comme gardien mais les Français défendaient vaillamment et Joévin Durot, malgré la forte pression adverse, réussissait à garder sa cage inviolée pendant…une demi-heure au total, maintenant l’exploit des Bleus d’accrocher jusqu’au bout les champions du monde argentins. Ce fut finalement aux tirs au but que l’Argentine l’emportait 3-1, son gardien Brian Steccato stoppant le tir de Sid Belhaj, tandis que son alter-ego français, Marouf Kerroumi, de nouveau apparu pour la séance, ne put arrêter les trois tentatives adverses. Mais l’essentiel pour les Bleus était ailleurs…
FEUILLE DE MATCH
ARGENTINE : Steccato – Stazzone, Corso, Geraghty et Claudino. Puis: Flores, Basile, Santos, Bolo Alemany, Edelstein, Altaminaro, Trípodi, Juan Rodríguez et Vidal. Non entré : Lucas Farach (g). Entr. : Matías Lucuix.
FRANCE : Haroun – Alla, Ramírez, Mouhoudine, Ngala. Puis: Durot (g), Kerroumi (g), Aigoun, Belhaj, Bendali, Dhee, Kebe, Mohammed et Soumaré. Entr. : Pierre Jacky.
Buts : Corso (1ère, 1-0), Alla (2è, 1-1), Bolo Alemany (7è, 2-1), Santos (8è, 3-1),Trípodi (20è, 4-1), Ngala (32è, 4-2), Ngala (34è, 4-3), Mouhuodine (40è, 4-4)
Expulsion : Stazzone (31è).
Arbitres : Darío Santamaría et Leandro Lorenzo.
Salle : Claudio Newell`s (Rosario), 6.000 spectateurs.
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